3. Conservation
des plantes dans un monde qui change, Suzanne Sharrock,
BGCI
Jamais
dans l’histoire de l’humanité les conditions
climatiques mondiales n’ont-elles changé aussi rapidement
qu’aujourd’hui. Ces changements climatiques touchent
intimement les plantes, qui, par la photosynthèse, exploitent
l’énergie du soleil et maintiennent les écosystèmes
de tout ce qui vit sur terre. Selon des estimés récents,
plus de 100 000 espèces végétales sont actuellement
menacées d’extinction. On s’attend encore à
une croissance du pourcentage d’extinction avec la hausse
des températures globales, et plus de la moitié des
400 000 espèces végétales existant aujourd’hui
pourrait être menacée.
La Stratégie mondiale pour la conservation des plantes
(SMCP) de la Convention des Nations Unies sur la diversité
biologique (CDB) adoptée par plus de 180 pays, est un
soutien solide pour assurer la viabilité des espèces
végétales et de leur habitat naturel. Il est toutefois
facile de démontrer l’impact des changements climatiques
sur la diversité des plantes à travers le monde. La
répartition des plantes change, et ceci a un impact important
sur l’écosystème et le bien-être de l’homme.
Les changements climatiques altèrent le rythme saisonnier
des fonctions de base des plantes. Qu’une plante fleurisse
ou germe à une période différente de l’année
peut sembler sans conséquence ; ces changements provoquent
pourtant une réaction en chaîne sur les insectes, les
oiseaux et tout l’écosystème.
Reconnaissant le besoin urgent d’action, Botanic Gardens
Conservation International (BGCI) et le Jardin Botanico
Canario Veira y Clavijo, ont convoqué une rencontre
du Groupe de Gran Canaria* à Las Palmas de Gran
Canaria en Espagne, les 10 et 11 avril 2006. À l’issue
de cette rencontre, le groupe a rédigé la Déclaration
de Gran Canaria sur les changements climatiques et la conservation
des plantes.
Cette déclaration recommande fortement la préparation
d’un plan d’action, relatif à la Stratégie
mondiale de la conservation des plantes, sur les changements
climatiques et les plantes, et appelle les gouvernements à
passer à l’action rapidement pour améliorer
la protection des plantes de la planète.
Tout en reconnaissant la nécessité de protéger
la diversité des plantes sauvages de la planète dans
leur habitat naturel, le groupe s’accorde à dire que
les collections ex-situ ont un rôle clé à
jouer dans la conservation des espèces végétales,
comme assurance pour l’avenir et soutien dans l’adaptation
des moyens d’existence aux changements climatiques. C’est
pourquoi les jardins botaniques ont un rôle central à
jouer dans l’avenir de notre planète face aux changements
climatiques. Présents dans presque tous les pays, ils sont
les principaux gardiens de la diversité des plantes à
travers le monde et dirigent des centres de recherche, d’expertise
horticole, de conservation et d’utilisation durable des plantes.
Et même, avec plus de 200 millions de visiteurs chaque année
à travers le monde, les jardins botaniques peuvent devenir
des chefs de file dans la sensibilisation du public face aux changements
climatiques et à la conservation des plantes.
Beaucoup de travail se fait déjà. Les jardins botaniques
sont impliqués dans des initiatives majeures de banques de
semences, comme la Millenum Seed Bank des Royal Botanic Gardens,
Kew, au Royaume Uni (www.kew.org/msbp).
Plusieurs jardins collectent de l’information phénologique
et des données importantes sur le comportement des plantes
dans notre monde en évolution, et dans certains cas, impliquent
les communautés locales dans des activités de surveillance
- comme par exemple le projet BudBurst aux États-Unis
(www.budburst.org). D’autres
lancent des campagnes de sensibilisation et incluent les changements
climatiques dans leurs ateliers et programmes éducatifs.
Cependant tous ces efforts seront vains si les dirigeants politiques
du monde ne font pas leur travail à l’échelle
mondiale. Il incombe donc aux jardins botaniques d’informer
les politiciens et ceux qui prennent les décisions, sur l’importance
et la pertinence de leur travail de conservation et d’utilisation
durable des plantes, d’assurer la mise en place des étapes
nécessaires à la conservation des plantes de la planète
et de nouvelles lois nationales et internationales qui créeront
un environnement propice à la réalisation de leur
mission.
Pour avoir une copie de la Déclaration de Gran Canaria,
veuillez contacter BGCI ou télécharger une version
pdf à partir de www.bgci.org/conservation/climatechange/
* Le Groupe de Gran Canaria est un comité
ad hoc tiré d’organismes, d’institutions et d’autres
groupes majeurs nationaux et internationaux impliqués dans
la conservation de la biodiversité. La première rencontre
du Groupe de Gran Canaria s’est tenue en avril 2000
; cette rencontre a mené au développement et à
l’adoption de la Stratégie mondiale pour la conservation
des plantes.
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Yann Vergriete
Chargé de projet
Institut de recherche en biologie végétale
Jardin botanique de Montréal
4101, rue Sherbrooke Est
Montréal (Québec) H1X 2B2
CANADA
www.bgci.org/canada
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